Les ateliers sont toujours précédés d'un envol pour prendre connaissance de cette matière invisible : le vent.

Le vent apprend à celui qui le pratique. Quand il est extrêmement fort, nous nous plions et nous en protégeons. Quand il est doux et chaud nous profitons de sa caresse. Lorsque nous lançons un cerf-volant, le vent accompagne le vol et nous aide à ressentir les filets d'air, les rouleaux derrière un obstacle et le comportement que l'on doit avoir pour garder le cerf-volant en l'air dans les turbulences.

A l'atelier, les constructeurs vont échanger leur ressenti de vol. Ils décrivent le vent et la façon dont ils l'ont perçu. Une saine émulation va naître. Le "maître"* enseigne alors la coopération car durant le vol tous ceux qui ont lutté ou défié le vent, ont eu des difficultés tandis que ceux qui l'écoutaient et accompagnaient le cerf-volant par le geste gardaient leur cerf-volant dans le vent.

Le "maître" donne les outils et matériaux pour réaliser le plan choisi par chacun. Il transmet ensuite l'usage de chacun. Que ce soit à l'aide d'une machine à coudre ou d'un point de colle , il montre le geste. Le geste transmis, le "maître" encourage alors la coopération, n'intervenant que pour corriger un geste ou rassurer un constructeur.

L'idée sous-jacente est de faire des constructeurs coopérant, non des consommateurs de stages. Chacun doit pouvoir quitter l'atelier et continuer à construire d'autres objets éoliens voire à transmettre leur acquis.

  • "maître" : mot pouvant être remplacé par sachant, expert, et beaucoup d'autres termes. Le choix de maître fait référence à l'orient. Le maître, plus qu'un enseignant, est un guide dans la voie du cerf-volant.